Complexité de la maltraitance

Complexité de la maltraitance

Pour mesurer la gravité des maltraitances, il est important d’analyser quelles peuvent être leurs conséquences. D'abord au niveau du groupe social ou familial dans lequel elles prennent place, les maltraitances peuvent jouer un rôle perturbateur majeur. Qu'un des membres du groupe en maltraite un autre avec la complicité tacite ou la passivité des autres membres entraine toujours des sentiments lourds et ambivalents. La culpabilité s'y mêle avec le ressentiment à l'égard de l'agresseur comme de l'agressé à qui l'on peut reprocher de ne pas résister voire d'avoir une relation spéciale avec son tortionnaire.

Ensuite, au niveau des individus, ces conséquences peuvent être de deux ordres : d'une part, des lésions et des atteintes physiques et, d'autre part, des réactions au niveau du psychisme. Par exemple, on observe souvent, chez les victimes, des sentiments d'impuissance et d'humiliation sans aucun rapport avec l'importance des atteintes corporelles. Mais dans d'autres cas, ces réactions sont ambivalentes et mêlent à la fois plaisir et souffrance. La complexité des modes d'intériorisation des situations de dépendance explique la grande variété des conséquences de la maltraitance :

  • les violences physiques (coups voire blessures exercées avec des armes) peuvent mettre les victimes dans des situations de prostration complète, mais elles peuvent aussi ne donner aucune suite si les personnes sont engagées dans un projet où elles visent à se dépasser ;
  • les situations de privation (de nourriture, de soins, d'affection ou d'attention) peuvent conduire au désespoir et au refus de vivre mais, dans d'autres cas, elles peuvent ne pas entraîner de séquelles si une autorité a réussi à leur donner un sens ; la privation de ressources matérielles et d'argent pourra par exemple être ressentie comme des interdictions de jouir de l'existence ou, au contraire, pourra être comprise comme l'occasion inespérée de prouver au monde son élévation spirituelle ;
  • les violences psychologiques auront des implications complètement différentes selon l'emprise de la personne maltraitante sur la victime : des insultes d'un supérieur hiérarchique ou d'un ascendant pourront s'imprimer durablement dans la conscience de la personne qui aura subi de telles paroles dévalorisantes, alors que le dénigrement et le refus de tendresse d'un conjoint ou d'un parent pourront être considéré dans un autre contexte comme des jeux ou des façons paradoxales de témoigner son intérêt ;
  • les violences sexuelles (viol, agression et atteinte sexuelle, inceste), enfin, sont moins ambivalentes et conduisent le plus souvent à des sentiments d'humiliation, d'impuissance et de négation de soi pouvant aller jusqu'à la dépression et au suicide ; pourtant, dans certains cas, des femmes ont fait face à de telles expériences de maltraitance et les ont transformées en les considérant au niveau plus général de la situation du genre féminin (cf. par exemple King- Kong théorie de Virginie Despentes ou le livre de Anne Delabre sur Clémentine Autain).

Pour analyser la gravité des maltraitances, il est nécessaire de distinguer les différentes formes qu’elles peuvent prendre selon l’âge des personnes concernées. Il faut d’abord montrer ci-dessous l’importance majeure qu’elles peuvent avoir sur le développement des enfants et donc sur le bonheur ou la souffrance des adultes qu’ils vont devenir. Par ailleurs, dans d’autres pages de Wikipedia, sont analysées et détaillées 1° l’importance et la gravité de la maltraitance des enfants ainsi que les pistes pour les maîtriser et, 2° les différentes formes qui concernent la maltraitance des adultes : le bizutage dans les grandes écoles et dans l'armée, la maltraitance des conjointes et des conjoints, la souffrance des adultes handicapés maltraités, et la maltraitance des personnes âgées.

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