8 enfants maltraités: "Elle n'ouvrait jamais sa porte, et les rideaux étaient toujours très bien tirés"





Celle de la cité HLM du Puig del Mas dont les parents ont été arrêtés samedi, et écroués lundi.

Pour privation d'aliments et de soins, manquement à leurs obligations légales et violences habituelles sur mineurs.

Sur les 8 enfants âgés de 7 à 17 ans, 3 ont été hospitalisés car ils étaient trop maigres, les autres ont été placés dans un foyer "où ils sont bien" nous dit le procureur de Perpignan.

Pourquoi, depuis l'installation de cette famille à la cité, en 2000, personne n'a donné l'alerte concernant le traitement de ces enfants?

Seule une enquête sociale, en 2004, à la suite d'un signalement de l'école primaire, a été classée sans suite.

"Plus le temps passait, plus ils vivaient en vase clos, en autarcie" nous répète le procureur, précisant que "la situation s'est dégradée ces dernières années."

Si cette famille a passé 7 ans dans ce petit immeuble, elle reste un mystère pour beaucoup de ses voisins...

Sur Le Post, les voisins, sous le choc, racontent:

"On connaissait surtout l'aîné, qui était là au début, dans les premières années. Il était très gentil. Il avait sympathisé avec mon fils et lui donnait souvent des choses à manger: des gâteaux, des beignets,.. Je croyais que c'était la maman qui les cuisinait. En fait, j'ai appris plus tard que c'était lui, le grand frère, qui les faisait! J'étais surprise. Après, je les connaissais pas plus que ça. Quand je rendais le plat à mon fils pour qu'il le rende au grand frère, je mettais dessus un paquet de gâteaux, des bananes, pour remercier en retour. Mon fils remontait le plat, mais il ne rentrait jamais dans l'appartement. Le fils sortait sur le palier pour récupérer le plat. Chez eux, c'était comme ça. On n'entrait pas."

"Je n'ai jamais vu personne leur rendre visite, pendant toutes ces années. J'ai vu seulement la grand-mère, l'été, et un homme, qui devait être de la famille. Avec les parents, c'était 'Bonjour! Bonsoir!', pas plus. On se tenait la porte ou on ouvrait à l'interphone quand quelqu'un n'avait pas ses clés, c'est tout. La maman n'ouvrait jamais sa porte. Et ne laissait pas ses enfants traîner dehors. Les enfants suivaient une éducation religieuse stricte. Ça rigolait pas trop. C'était strict."

"Chacun sa vie, mais quand même je suis choquée. Sur la fin, ces petits n'avaient pas grand-chose à manger, ça me fend le coeur. Ils étaient très polis, les petites nous disaient bonjour et nous faisaient souvent des sourires. C'est vrai que je ne voyais pas souvent la maman avec des sacs de course. Ça m'arrivait de la croiser au Champion. Elle achetait quelques trucs, pas grand-chose. Si j'avais su..."

"C'est bien simple: chez eux, on ne voyait jamais rien. Ils étaient au rez-de-chaussée, on aurait pu voir de temps en temps: mais non. Le rideau roulant du balcon était souvent baissé, de toute façon les enfants n'avaient pas le droit d'y aller. Même la cuisine était toujours bien fermée, les rideaux bien tirés."

"Ils étaient discrets. Les enfants portaient souvent des bonnets et des foulards, la maman était voilée. On se demandait un peu ce qu'ilse passait à l'intérieur. Car ils n'ouvraient jamais. Même quand un voisin ou les pompiers pour le calendrier sonnaient, elle sortait sur le palier et refermait la porte derrière elle."

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