Biographie

Publié le par karine


Biographie


L' « homme d'Astaffort » se retrouve en Guignol ou caricaturé par Laurent Gerra, mais « La cabane du pêcheur » de son « Samedi soir sur la terre » accueille, à l’heure du deuxième millénaire, plus de monde que « Ma cabane au fond du jardin ». Malgré les accusations de ringardise et les diverses piques, le taureau à l’accent du sud reste dans l’arène de la chanson française. Né à Agen, le 23 novembre 1953, Francis Cabrel grandit près de Toulouse, entre ses parents d’origine italienne. Profondément attaché au lieu de son enfance, même modeste, le compositeur de succès habite toujours près de ses racines, de ses pétanques et de ses pêches à la ligne, avec sa femme et ses enfants. Pour tous, il est devenu l’ « homme d’Astaffort ». Adolescent, Francis est timide, mais avec la musique, il s’ouvre aux autres. Bob Dylan et « Like A Rolling Stone » le conduisent sur les chemins d’une autre destinée. Francis prend sa guitare sous le bras et part composer ou impressionner son entourage avec quelques accords. A 16 ans, celui qui a été influencé à vie par l’homme au tambourin sait que pour lui la musique est plus qu’un simple divertissement. Francis passe son temps à chanter Bob Dylan, Leonard Cohen ou Jimi Hendrix dans des groupes folk-rock et la chambre d’un ami, au grand désespoir des voisins de l’immeuble et des habitants du centre-ville. Les protestataires rendraient-ils indisciplinés ? A la fin de sa première, l’élève qui a appris la langue de Shakespeare et de l’oncle Sam en chantant est renvoyé du lycée d’Agen et se met à travailler dans un entrepôt de chaussures. En parallèle, il conduit ses pieds dans les bals locaux et se produit avec un groupe aussi moustachu que lui : Ray Frank et les Jazzmen, appelé ensuite, pour coïncider avec sa pilosité, « Les Gaulois ». En 1974, il gagne le concours de Sud Radio avec « Petite Marie », dédiée à sa femme Mariette. Dans le jury, les frères Seff, en lien avec CBS, permettent à Francis Cabrel de signer son premier contrat. En 1977, son premier album, intitulé « Les murs de poussière », paraît. Lancé, le chanteur monte sur la scène de L’Olympia en première partie de Dave. Ses déclarations sont toujours des succès. En 1979, son « Je l’aime à mourir » propulse « Les chemins de traverses » et mène l’auteur-compositeur sur la voie de la reconnaissance. Avec deux millions d’amour proclamé et de 45 tours vendus, Francis Cabrel semble avoir une carrière pleine de promesses, de salles et de têtes d’affiches, plus ou moins moustachues. Un an plus tard, l’artiste sort « Fragile » où toute la poésie de « L’encre de tes yeux » confirme sa veine tendre et intimiste ou son don pour les mots de l’amour. Dans « La dame de Haute-Savoie », la ballade se rythme au son de la guitare électrique et du rythm’n’blues. Le départ d’un ami de classe pour la Haute-Savoie lui a inspiré cet autre tube de son second album. En 1981, l’homme sensible, écartelé entre la vie parisienne et son Lot-et-Garonne, livre une « Carte postale » nostalgique. Dans son quatrième album à la photo jaunie, il dénonce, de « Carte postale » à « Répondez-moi », en passant par « Ma place dans le trafic » ou « Chauffard », la sérénité perdue des campagnes et l’indifférence ou l’agressivité des villes. « Quelqu’un de l’intérieur », écrit en grande partie dans la salle à manger de sa mère, avec vue sur le jardin, se préoccupe du racisme et de la détresse de « Saïd et Mohammed », représentants du malheur des immigrés. Dans cet album sorti en 1983, le chanteur aux cheveux raccourcis à toujours les idées longues et dénonce le machisme dans « Leïla et les chasseurs ». En 1985, l’année de la naissance d’Aurélie, il continue à délivrer ses textes et ses images dans « Photos de voyages ». A l’occasion du baptême de sa fille, il écrit « Il faudra leur dire », hymne à l’amour et à l’innocence. Illustrant un court-métrage sur la leucémie, la chanson aux paroles simples et à la chorale d’enfants dépasse la notoriété du film et se retrouve en tête du Top 50. En 1987, elle sort en inédit sur « 77-87 », regroupant une partie de ses dix ans de succès. Donnant la priorité à sa famille agrandie, Francis Cabrel ne présente qu’en 1989 un nouvel opus au public. L’album « Sarbacane » se vend à près de deux millions d’exemplaires. Dédiée à sa fille, son nouveau « petit bout de femme », la chanson-titre fait, avec « C’est écrit », un carton. En 91 ou l’année de la naissance de Manon, sa seconde fille, il sort « D’une ombre à l’autre », qui rassemble tous ses tubes les plus célèbres et quelques versions acoustiques. « Un samedi soir sur la terre » est attendu pendant trois ans. En 94, Francis Cabrel, à la discographie pleine de disques d’or, séduit encore son public avec son écriture ciselée, son « Je t’aimais, je t’aime, je t’aimerai » ou sa « Corrida ». Dénonciation nuancée de la tauromachie ou détail du coup de foudre du samedi soir, chaque chanson est une histoire en musique. L’album qui a suscité tant d’impatience reçoit la Victoire de la Musique du « Meilleur Album de l’Année 94 ». En 1997, l’alter ego de Jean-Jacques Goldman n’oublie pas les maux d’autrui et les causes humanitaires et se lance dans l’aventure Sol en Si auprès de Maurane et Maxime Le Forestier. En 1999, le chanteur aux succès intemporels est « Hors-saison ». Un an après son lancement dans les médias avec « Presque rien », l’album concocté avec l’aide de Manu Katché – pas encore à la recherche de la Nouvelle Star -, Gérard Bikialo et Bernard Paganotti est disque de diamant. A L’Olympia, il est à la place de Dave, quelques années plus tôt, et la chanteuse canadienne, Isabelle Boulay, est dans sa peau. En 2000, il sort l’album de sa tournée, enregistré en public, et retrouve les Enfoirés. En 2004, il continue à jouer avec les mots et sort « Les beaux dégâts », tout de rose vêtus. Son nouvel album, plein de cuivres, s’éloigne un peu de la tradition Cabrel. Mais les textes abordent toujours l’amour, la solitude urbaine et les dérives du monde moderne.

Publié dans Francis Cabrel

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